Cette habile manipulation qui visait à faire croire à notre Etat Major que le réseau de fortification français ne servait absolument plus à rien, pire, qu'il est devenu un piège pour tous ceux qui l'occupaient, n'a pas créé l'illusion. La plupart des forts du Grand-Est (notamment la ceinture de VERDUN) qui furent délestés de leur artillerie lourde et d'une partie de leur garnison d'active, le furent pour une toute autre raison. La commission d'enquête de 1915, conduite par le Lieutenant-Colonel MESNAGER, avait bien éventée la supercherie. Les dispositions qui visèrent à désarmer les forts s'appuyèrent sur la constatation établie et vérifiée, par cette commission, que les systèmes de ventilation mis au point (qui fonctionnaient parfaitement) intoxiquaient gravement la garnison en faisant rentrer l'air vicié accumulé dans l'atmosphère autour du fort. La faiblesse du système fortifié était du en fait à une ventilation trop performante. L'absence de vent durant les 25, 26 et 27 août 1914 fut déterminante dans l'option de la reddition.